Que savez-vous du métier de designer ?
Quand j'entends certaines personnes dire qu'elles sont designer, alors qu'en réalité ce ne sont que des graphistes de base, je souffre. Le designer va bien au-delà de la communication visuelle.
Il m’est très souvent demandé dans des conférences ou lors des formations ce que je fais pour gagner ma vie.
Dans ces moments, j’ai envie de faire une réponse courte.
Et je me rends compte que très peu de personnes comprennent vraiment le design et le rôle d’un designer.
Mais parfois, la réponse courte est la manière d’amener un sujet. Alors à la question :
« Qu’est-ce que je fais dans la vie ? »
Je réponds très souvent :
« Je suis designer. »
Et les questions continuent, pourquoi c’est alors écrit « Brand Strategist & Creative Director » sur ma carte de visite ? À moi de répondre :
« Voyez le Creative Director (Directeur de création) comme le réalisateur, pour un film.
Il s’assure que le film est livré selon le cahier des charges, tout en veillant sur la direction artistique : c’est le boss, côté créatif. »
Essai de définition du design
« Je définis couramment le designer comme un individu qui résout des problèmes. »
La définition du design selon l’AFD
Selon l’Agence Française des Designers (AFD), le design est :
« un processus intellectuel créatif, pluridisciplinaire et humaniste, dont le but est de traiter et d’apporter des solutions aux problématiques de tous les jours, petites et grandes, liées aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux. »
À partir de cette définition du design, la question suivante se pose : qu’est-ce qu’un designer, concrètement ? Quel est son métier ?
Le design : un métier qui évolue
Commençons d’abord par définir la notion de design. Présent dans la vie de tous les jours, le design répond à des besoins humains en matière d’habitudes et de valeurs, dans la sphère publique et privée.
S’il est si difficile de définir le terme design, c’est parce qu’il n’en existe pas de signification unique et définitive.
Le design suit en effet les évolutions historiques, culturelles et techniques de la société, se réinventant à intervalles réguliers, par cycles ou à chaque époque.
Au gré du temps, les apports des designers émergeant de génération en génération sur l’ensemble de la planète modifient sensiblement son caractère protéiforme.
Ce qui me pousse à continuer avec cette déclaration de Gustavo Zaera Holo dans son article Designer is Really a Bad Title :
« Aujourd’hui, un « designer produit », un « designer de service » ou simplement un « designer » c'est très différent.
Un designer opère dans l’espace entre le business, la technologie et les utilisateurs d’un service digital.
Les designers d’aujourd’hui ont besoin de savoir comment identifier ce que les utilisateurs veulent ou ce dont ils ont besoin, formalisé comme étant « Love the Problem » et « Jobs to be done », comment parler aux gens d’affaires qui parrainent l’activité et comment rédiger les spécifications des exigences que l’équipe technique utilise pour construire la solution digitale.
Pour fonctionner efficacement avec ces trois groupes de parties prenantes, un grand designer doit posséder de l’empathie, des compétences en psychologie, en recherche, en communication, en vente, en économie, en leadership, en technologie et développement de logiciels agiles.
C’est tellement plus que simplement connaître la communication visuelle ! »
L’éthique entre dans le rôle du designer
Mes premières publications en design portaient essentiellement sur la professionnalisation du métier de designer au Cameroun en particulier et en Afrique en général.
Je les ai faits en me basant sur les travaux d’Andy Ruledge.
Les travaux de Dennis Kardys m’ont également beaucoup apporté dans mes recherches sur l’éthique en design.
L’éthique en design est un sujet qui malheureusement, fâche très souvent.
Mais je suis heureux de savoir que cela devient une préoccupation courante ces dernières années.
Ethics for Design, le documentaire
« Est-il possible pour les designers d’écrire un serment d’Hippocrate pour que notre pratique soit moins désastreuse pour les êtres humains ? »
Voici l’interrogation à laquelle essaye de répondre Gauthier Roussilhe, designer et écrivain.
« De toute évidence, la question centrale concernait l’éthique. Après ma première entrevue avec Alain Findeli, j’ai compris que ma question était naïve, voire idiote.
L’éthique concerne la question, pas la réponse – en particulier pour les designers. J’ai jeté mes questions et suis allé voir mes interlocuteurs plus ouverts, dans l’espoir sincère d’en apprendre davantage sur l’éthique, la responsabilité personnelle et la façon dont ils gèrent cela dans leur pratique.
J’ai vite compris que ma connaissance de l’éthique en tant que concept philosophique était trop mince.
J’ai commencé à lire les ouvrages de base sur l’éthique occidentale (Aristote, Spinoza, Kant, Mill) et l’éthique sur le design (Tonkinwise, Fry, Papanek, pour ne nommer que quelques-uns).
Ce n’était pas une lecture facile, mais avec le temps, il était avantageux de formuler des dilemmes complexes en matière de design éthique.
En outre, des designers et des chercheurs de toutes sortes m’ont aidé à comprendre l’éthique à travers leurs travaux. [...] »
Ce que je pense du design
Et si ça ne vous dérange pas de voir ma tête et d'écouter ma voix, je vous invite à me voir parler de design dans cette vidéo :
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J'y écris tous les jours sur :
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